L'agriculture en France au début du 21ème siècle
L’agriculture française a beaucoup évolué ces dernières décennies notamment à cause de l’urbanisation et de l’artificialisation des sols. Voici ce dont il en résulte aujourd’hui.
Une diminution significative de la SAU (Surface Agricole Utile)
Depuis 40 ans, la France a perdu 5 millions d’hectares de sols naturels. Et l’artificialisation s’accélère encore comme l’a montré le CEREMA en juillet 2020.
L’artificialisation des sols agricoles correspond à la transformation de surfaces agricoles en des espaces bâtis, revêtus, imperméabilisés, stabilisés (routes, voies ferrées, parkings, chemins, chantiers, terrains vagues ...). Selon les méthodes de mesures utilisées, les sols artificialisés représentent entre 5,5 et 9,3% de la surface française en 2012-2016. Deux tiers de ces sols sont imperméabilisés, c’est-à-dire couverts par du bâti ou des surfaces imperméables, bitumées par exemple. Le rythme d’artificialisation a baissé ces dernières années pour s’établir à près de 50 000 ha/an. L’artificialisation des sols agricoles représentent 70% des surfaces artificialisées.
Cette artificialisation pose de nombreux problèmes potentiels :
- environnementaux d’une part à cause des pertes de biodiversité, des émissions de carbone, de la dégradation des sols
- et sociaux-économiques d’autre part : diminution de la production agricole, déstabilisation des exploitations et des filières.
Objectif de zéro artificialisation nette
Pour cette raison, la France a fixé dans le plan biodiversité de 2018 l’objectif du zéro artificialisation nette, définie par les surfaces artificialisées moins les surfaces réhabilitées, renaturées ou désimperméabilisées.
Il implique donc une forte limitation de l’artificialisation, ainsi qu’une réhabilitation de sols artificialisés.
Cet objectif « Zéro artificialisation nette » porté par la France est parfois en conflit avec les objectifs de réduction des émissions de GES de la France. Il est menacé par l’utilisation de terres agricoles pour la production d’énergie :
- Parkings, friches industrielles ou terrains pollués propices au solaire ne sont pas assez nombreux pour permettre de réaliser 30 à 35 GWc supplémentaires d’ici 2028 et atteindre les objectifs nationaux de développement du solaire photovoltaïque.
- Les développeurs de projets photovoltaïques cherchent alors à se tourner vers les terres agricoles.
- La loi qui encadre l’utilisation des terres agricoles - et protège leur vocation agricole - est régulièrement contournée avec le déclassement dans le PLU de milliers d’hectares qui passent de « zone agricole » à « zone PV » permettant d’installer des centrales solaires au sol.
- Diminution du nombre d’exploitation et vieillissement de la population agri Développement des circuits courts (encore plus pour les petites exploitations)
- Conversion en bio
- Besoin de nourrir la planète (WRI)